2016-04-04

La rénovation des écoles à l'agenda

Le récent budget du gouvernement québécois annonçait un investissement de 700 millions dans la rénovation de nos écoles primaires et secondaires. Plusieurs ont poussé un soupir de soulagement. En effet, le parc immobilier scolaire est vieillissant, certaines écoles sont vétustes et d’autres ne sont pas toujours aménagées pour répondre adéquatement aux changements de clientèle et aux usages actuels, dont ceux de la garde scolaire et du dîner dans les écoles le midi.

Depuis l’automne 2014, nous avons lancé une vaste réflexion sur cette question avec le GIRBa de l’École d’architecture de l’Université Laval. Cette annonce du gouvernement ne pouvait pas mieux tomber.

Les services de garde font depuis déjà un certain temps partie du paysage scolaire québécois. Il nous paraissait donc évident qu’ils devaient être partie prenante de cette discussion. Les services de garde sont un allié à la réussite, puisque pour les 234 000 élèves qui le fréquentent, le service de garde joue un rôle essentiel où ils peuvent continuer à développer l’ensemble de leurs habiletés sociales. Le service de garde accueille les élèves entre les périodes d’enseignement et leur permet de retrouver l’énergie nécessaire afin de retourner en classe dans des dispositions favorisant leurs apprentissages. À toutes les périodes de la journée, le personnel éducateur est en place pour veiller à ce que les élèves soient en sécurité dans des lieux adéquats et encadrés par une équipe compétente.

Avec des acteurs de plusieurs commissions scolaires, issus de services de garde, de directions d’établissement et des ressources matérielles, avec des architectes, mais aussi avec des acteurs du ministère et de différents milieux s’intéressant autant au monde de l’éducation qu’aux saines habitudes de vie, cette démarche aura permis de les sensibiliser et de renforcer leurs convictions sur les manières de penser et de planifier la rénovation de nos écoles.

En novembre dernier, plusieurs constats issus de cette réflexion avaient été présentés lors de la conférence nationale sur l’alimentation scolaire, Du changement au menu. Pour votre bénéfice, nous vous présentons le contenu de cette présentation en deux parties :



Avant de rénover

On oublie souvent de le dire tellement c’est banal, mais depuis le début de cette réflexion un élément refait constamment surface : avant de rénover, avant de réaménager, il faut planifier. Il faut planifier à court terme. Il faut planifier à moyen terme. Surtout, il faut planifier à long terme. Cela inclut penser ses besoins immédiats, mais y penser en prévision des changements qui sont à venir.

Bonne lecture!

2015-11-30

Des présentations qui valent le détour!

Mélanie Watchman, Sandrine Lemieux-Tremblay, Andrée-Anne Larivière Lajoie, Mélanie Legault et Laurence Jodoin-Nicole de l'École d'architecture de l'Université Laval lors de leur passage à la conférence du Changement au menu.
Le Canada est l'un des rares pays développés à ne pas avoir mis sur pied de politique en alimentation scolaire. Et pourtant, d'un océan à l'autre, des intervenants dévoués et passionnés, comme vous, ont mis sur pied des initiatives souvent extraordinaires.

C'était le sujet de la première conférence nationale sur l'alimentation scolaire à laquelle nous avons participé : du Changement au menu qui s'est déroulé à Montréal de 12 au 14 novembre dernier. Voici un bref aperçu des présentations auxquelles j'ai eu le bonheur d'assister.

D'abord, les deux présentations des étudiantes en architecture de l'Université Laval avec qui nous avons le privilège de travailler ont eu un vif succès. Moderniser l'architecture des écoles pour soutenir l'adoption et le maintien de saines habitudes de vie à l'heure du repas et Améliorer les environnements physiques des aires de repas dans les écoles primaires; vers un outil d'autoévaluation faisaient état de leurs principales avancées et découvertes sur l'amélioration de la convivialité des aires de repas dans nos écoles. La présentation devrait être disponible sous peu sur le site de l'événement (D2).

Le volet Recherche et évaluation n'était pas en reste. J'aimerais porter à votre attention deux présentations. La première, Composition et qualité nutritionnelle des boîtes à lunch des jeunes du niveau primaire selon le milieu socioéconomique (Alméras et Vallières) semble remettre en question certaines idées reçues, dont celles voulant que les boîtes à lunch chaudes aient une meilleure valeur nutritionnelle. Les nutritionnistes des Producteurs Laitiers du Canada ont présenté leur enquête sur les Pratiques pour intégrer les notions de nutrition et de saines habitudes de vie dans les écoles primaires du Québec. Quelles sont les pratiques des enseignants et quel rôle croient-il qu'ils peuvent jouer à ce niveau? Quel est le niveau d'implication de l'école dans l'éducation à la nutrition et aux saines habitudes de vie? Mais, surtout, quels sont les défis rencontrés par les enseignants et les directions à ce niveau? Plusieurs constats peuvent faire penser aux résultats de l'enquête à laquelle vous avez participé Le portrait de la période du dîner et de la promotion des saines habitudes de vie dans les services de garde en milieu scolaire.  La plupart des intervenants qui faisaient état de leur réussite et de leurs difficultés insistaient sur la nécessité de faire participer le plus grand nombre au changement : parents, collègues, communauté, élèves...

Enfin, il est difficile de le passer sous silence, des élèves ont réalisé avec brio deux courtes présentations interactives pour nous montrer leurs compétences culinaires, dont un groupe de niveau secondaire sous la supervision de la Tablée des chefs et un groupe de niveau primaire avec les Ateliers cinq épices.

Il est malheureusement impossible de tout voir lors d'une tel conférence. Heureusement, plusieurs présentations sont déjà disponibles sur la page de l'événement et il est déjà possible d'y jeter un coup d'oeil.


2015-10-05

La période du dîner, parlons-en!


Chargée de projets et sociologue de formation, ma mission est de mettre en valeur les conditions pour améliorer la convivialité de la période du repas. C'est à l'Association des services de garde en milieu scolaire du Québec que j'ai le plaisir de travailler.

Cet espace a pour but de concilier pratique et passion, c'est donc dire que je m'offre un espace d'échange et de réflexion sur notre rapport à ce moment inéluctable de notre quotidien: la période du dîner. Un moment chargé d'intensité, de sens et de contradiction, qu'en pensez-vous?

À quoi ressemble la période du dîner dans une école primaire aujourd'hui? Si vous êtes l'une des milliers de personnes oeuvrant en garde scolaire, vous en avez déjà une petite idée, disons plutôt une excellente idée! Mais, que sait la population au juste? Et que sait-on des bons coups réalisés dans l'école voisine, des difficultés qui sont souvent les mêmes à l'autre bout de la province. Et si, pour une fois, on en discutait ensemble?

Manger n'est pas banal

Manger, c'est tout sauf banal. Si la nourriture et l'alimentation ont d'abord une fonction biologique, c'est surtout leur caractère social qui guide nos conduites et influence nos représentations. Lorsque l'on pense au repas, on pense tout de suite au repas familial. Tel qu'il est aujourd'hui, le repas familial n'a pas toujours existé, il est apparu, suite à une longues séries d'évolution, en France au XVIIIe siècle sous la forme qu'on lui connaît à présent (c'est-à-dire une réunion familiale avec ses horaires fixes et ses trois services). L'image du repas familial est forte, vous avez sûrement en tête le souvenir des repas que votre mère vous servait autrefois, peut-être même celui des repas pris chez votre grand-mère le dimanche. Et pourtant, les repas ressemblent-ils toujours à cela?

En raison d'importants changements sociaux, ce repas est en déclin et les causes sont nombreuses. Seulement pour celles liées au monde du travail pensons à l'entrée massive des femmes sur le marché du travail, des changements de structure et des distances toujours plus grandes à parcourir entre la maison et son lieu de travail. Ces mêmes causes sont aussi à l'origine de l'apparition des services de garde et de la période du repas dans les écoles (c'est d'ailleurs comme cela que tout a commencé). Aujourd'hui, la période du repas est parfois synonyme de stress, de course contre la montre et est perçue comme une nécessité, alors qu'au même moment cette période peut toujours être la source de partage en famille ou entre amis, de convivialité et un moment de pause bien mérité.

Manger, c'est bien plus que s'alimenter, c'est consommer et se définir, en d'autres mots c'est exprimer ses valeurs, c'est aussi être confronté à celles des autres. Participer à ce rituel qu'est l'alimentation des autres est définitivement une responsabilité chargée de sens. Jongler avec les contraintes issues de la gestion des ressources matérielles, humaines et temporelles afin d'en préserver la convivialité est admirable.

La période du dîner, parlons en

La période du dîner dans les écoles vous touche de près ou vous vous sentez concernés, n'hésitez pas à partager. Ici, la parole est à vous.

Le temps de dîner, temps de pause ou course contre la montre?

Dîner à l'école pour les enfants d'âge préscolaire et primaire est devenu la norme. Le personnel en garde scolaire  sait à quel point chaque élément de cette période forme, en quelque sorte, un château de cartes dont l'équilibre est précaire. Mais tous ne savent pas à quel point la gestion de cette période peut être complexe.

À l'automne 2014, un groupe d'étudiants en architecture et leurs professeurs s'est penché sur la question. Après la visite de sept écoles, plusieurs constats se sont imposés, des constats qui sont corroborés avec les données d’enquête du Portrait de la période du dîner. Nous nous arrêterons ici sur l'organisation de la période du dîner.


Premier constat - Dîner à l'école est aujourd'hui la norme

La gestion du temps et de l'espace lors de la période du dîner dans les écoles dépend du nombre d'élèves présents et de l'espace et du type de locaux disponibles dans l'école.













Dans les exemple mentionnés, les locaux que ces écoles utilisent pour faire manger tous les élèves sont: local du service de garde, salle polyvalente, bibliothèque, salle d'informatique, salle de musique, classe, local libre, gymnase et cafétéria. Seulement une des écoles de l’échantillon disposait d’une cafétéria.

Les données de l’enquête nous apprennent que plus de la moitié des répondants scindent la période du dîner en plus d’une plage horaire, généralement deux ou trois, mais parfois jusqu’à quatre. Cette situation est généralisée lorsqu’un grand nombre d’élèves est présent le midi, puisqu'à partir de 500 élèves le midi, ce sont les trois quarts des répondants disent diviser la période. L’enquête nous apprend aussi que seulement 15% des élèves prendraient  leur repas dans un local de cafétéria ou un local aménagé à cet effet. Il n’existe toutefois pas de solution miracle, puisque disposer d’un local pour le repas ne règle pas tout.

« Les périodes de repas des trois dîners qui se déroulent à la cafétéria nous obligent à presser les enfants à manger pour libérer la cafétéria dans le temps prescrit. »

Deuxième constat - une période de dîner peut engendrer des événements stressants

À la lumière des observations effectuées, voici un exemple type de l'organisation spatio-temporelle d'une période du dîner de 90 minutes. Ainsi divisée, la période du repas est dorénavant écourtée tant pour les élèves que pour le personnel en garde scolaire et peut engendrer des événements stressants et peu propices au développement de saines habitudes de vie, à la socialisation avec les pairs et à la détente ou au repos.




17 % des répondants de l’enquête estiment que la possibilité pour les enfants de pouvoir manger à leur rythme est un obstacle important à la convivialité de la période du repas. C’est la deuxième dimension qu’ils souhaiteraient améliorer en priorité pour apporter plus de convivialité.

Les fours à micro-ondes sont-ils en cause? 15 % des répondants ont affirmé qu’ils représentent un obstacle important, des données qui pourraient être plus élevées, puisqu’environ 25 % ont affirmé ne pas avoir de fours à micro-ondes.

« Nous n’avons plus de fours à micro-ondes depuis cette année. La qualité de service des éducatrices [s’est] grandement amélioré, car elles sont toujours disponibles et n’ont plus à s’inquiéter à ce que tout le monde ait son repas chauffé avant la fin de la période. »


Une question d'équilibre

Qu’ils soient contraints par le temps ou principalement par l’espace, les services de garde en milieu scolaire ont mis en place différentes stratégies pour améliorer la convivialité. Quelles sont celles qui, pour vous, conviennent le mieux. Lesquelles vous permettent de maintenir l’équilibre ?


Les discussions entourant la période du dîner sont loin d’être terminées, toutefois nous espérons qu’elles trouveront cette fois-ci un écho particulier. La diffusion du portrait fait son chemin, il en a même été question dans La presse + et à Bien dans son assiette, sans compter la diffusion par des réseaux de veille en saines habitudes de vie ou en lien avec l’éducation.


Vous reconnaissez cette situation ou vous avez envie d'en savoir plus, rendez vous sur notre site et consultez le bulletin complet Bulletin d'information numéro 1.

2015-09-14

Le portrait de la période du dîner et de la promotion des saines habitudes de vie en service de garde en milieu scolaire - Les faits saillants

Réalisé à l'automne 2014, Le portrait de la période du dîner et de la promotion des saines habitudes de vie en service de garde en milieu scolaire est une initiative de l'ASGEMSQ réalisée en partenariat avec Québec en forme.

Au regard du nombre important de répondants (624) ayant pris part à cette enquête et au vu des résultats, il nous apparaît que les services de garde en milieu scolaire ont la volonté et le désir de favoriser le développement et le maintien de saines habitudes de vie chez les élèves ainsi que d'améliorer la convivialité de la période du repas. La volonté est donc bien présente, mais les conditions nécessaires pour y parvenir ne sont pas toujours au rendez-vous, puisque les défis sont nombreux. Nous vous présentons ici quelques faits saillants de cette enquête.

Les répondants

  • 94% des répondants sont des responsables/techniciens
  • 67% sont aussi responsables du service aux dîneurs
  • Au cours des cinq dernières années, 50% des répondants ont suivi une formation sur l'activité physique et sportive chez les enfants et 48% sur la saine alimentation
  • 36% n'ont suivi aucune formation sur le thème des saines habitudes de vie chez les enfants au cours des cinq dernières années

La période du dîner

  • 54% scindent la période du dîner en plus d'une plage horaire
  • Les locaux de services de garde et les salles de classe régulière sont les lieux les plus utilisés pour la période du dîner et ceux où le plus grand nombre d'élèves prennent leur repas (plus de 40% pour ces deux types de locaux)
  • Seulement 15% des élèves prennent leur repas dans un local aménagé à cet effet, soit une cafétéria
  • Concernant la convivialité de la période du dîner, les obstacles importants rapportés par le plus grand nombre de répondants sont le niveau de bruit dans le local (39%), l'accès à un évier à proximité (18%), le niveau de bruit lié aux espaces adjacents (17%), et le temps d'attente pour les fours à micro-ondes (15%)

Politiques et cadres de référence en garde scolaire

  • 92% disent prendre en compte la politique sur les saines habitudes de vie de leur commission scolaire
  • 79% disent que leurs activités respectent la politique-cadre "Pour un virage santé à l'école"
  • Afin de mettre en place les politiques et les différents cadres de référence en lien avec la promotion des saines habitudes de vie, cinq défis ont été mentionnés par au moins 30% des répondants, soit le manque de temps pour revoir leur façons de faire (50%), la collaboration quelques fois difficile avec les parents (42%) et, ex aequo, le manque d'outils pour faciliter leur application, les contraintes liés aux locaux et aux installations matérielles ainsi que le profil particulier de certains enfants (30%).

L'offre alimentaire en service de garde en milieu scolaire

  • 90% ont une offre alimentaire
  • 53% offrent au moins une mesure de soutien alimentaire (la collation en après-midi est la plus importante avec 39%)
  • Les quatre principaux défis influençant les choix alimentaires offerts par les services de garde sont l'absence d'allergènes (85%), les coûts (66%), les préférences des élèves (53%), et les critères de la politique alimentaire de la commission scolaire (50%).
  • 94% des répondants sont totalement ou plutôt d'accord pour dire qu'un service de garde devrait être exemplaire dans son offre alimentaire.

Le portrait de la période du dîner et de la promotion des saines habitudes de vie en service de garde témoigne des grands défis auxquels est confronté le milieu de la garde scolaire dans la réalisation de sa mission auprès des élèves. Ces défis sont souvent les mêmes d'un milieu à l'autre ou dans certains types de milieux. En prenant part à cette enquête, plusieurs répondants ont fait état de pistes de solution ou ont spécifié à quel point chaque obstacle en amène souvent un, voire, plusieurs autres, mentionnant au passage leur désir d'offrir aux élèves une période de repas conviviale et de promouvoir de saines habitudes chez ceux-ci.


Pour en savoir plus sur la période du dîner ou sur la promotion des saines habitudes de vie en garde scolaire, consultez le rapport complet en visitant la page du projet Ensemble pour des contextes de repas plus conviviaux et n'hésitez pas à nous faire part de vos défis et de vos solutions!

En raison du nombre important de répondants, des portraits spécifiques pour certaines régions sont aussi disponibles sur demande à l'adresse suivante julie.simard@asgesmq.qc.ca

Ces régions sont: Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Estrie, Laurentides, Mauricie, Montérégie et Montréal.